Wednesday, June 30, 2010

Barry Hannah in French

"Things black, things cowboy, things Southern seem to be very special in France now. I have no idea how to market myself, but if I were a real cynic I would probably get on a Lash La Rue outfit, be a cowboy writer, and make a lot of jack. My French reception seems solid. I’ve had good reviews. I’ve only had one book, my last collection, Bats Out of Hell, translated—which took three years. The French translator gave up on about three stories. He thought that they were so Southern that there was no way to idiomize them—which shocked me because I thought I wrote pure American, but I still must be really Southern. I was on the French “Tonight Show,” and my publisher is Gallimard, so I’ve got all the outlines of looking good in France."
-Barry Hannah in an interview with the Mississippi Review (1996)


Barry Hannah vit à Oxford (Mississippi), qui est aussi la ville de Faulkner.

C'est sans doute pour rendre le voisinage encore plus évident qu'en 1973, il remporte le prestigieux prix Faulkner avec son premier roman Geronimo Rex.

Et c'est sans doute aussi pour rendre hommage à son glorieux voisin que les quinze nouvelles de La tête à l'envers se déroulent dans le Mississippi, l'Alabama, la Géorgie, l'Arkansas et le Kentucky, comme un panorama de l'horizon sudiste. Rendre compte de quinze nouvelles aussi denses, noires, tordues, d'un existentialisme grimaçant et qui parlent d'une Amérique dont l'héroïsme se réduit à une horde de menteurs et de lâches minés par l'alcoolisme, le vide et le sentiment de n'être jamais à sa place est une gageure qu'il serait vain de relever.

La lecture de La tête à l'envers laisse l'impression d'avoir assisté à une parade de paraboles, une succession de dix mille phrases étranges et merveilleuses où la violence exulte dans une joie et une bonne humeur d'autant plus surprenantes qu'on se demande, lecture faite, comment on a bien pu se laisser aller à rire d'un monde aussi désespérément condamné à une médiocrité quasi surnaturelle. Une telle amertume serait difficile à avaler sans le soutien d'un cordial si l'écriture de Barry Hannah n'était aussi souvent habitée par la grâce, qui drape l'enfer d'un humour féroce séduisant comme une robe de soie doublée de barbelés.